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Channel: EMMILA GITANA
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LES ENCRES DU SANG

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Tu sais que l'ombre
de cette brindille d'herbe
est pur or
et que ces gouttelettes de rosée
s'offrent étoiles
pour éclairer tes pas

Ralentis donc ta marche
prépare ta respiration à l'ascension
regarde comme se dressent tous ces rails
vers le rire d'un verre de soleil
bien chargé de souvenirs
d'images amusantes oubliées
que les dunes en espiègles peintres
te redessinent aux couleurs du vent
qui sait faire chanter et danser
les encres du sang

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©MOKHTAR EL AMRAOUI

« Dans le tumulte du labyrinthe »

 

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THAM55,

 

Photographie Thami Benkirane

https://benkiranet.aminus3.com/

 


HOMME MULTIPLE

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Ici le passé ne se transforme pas en avenir
circonspect au pied de l’abîme
tu as une part du succès qui a nourri
les histoires de ta vie
le miracle est arrivé
tu as fait de ton mieux
en achevant le merveilleux de ta vie
et justifié la poursuite du voyage
le reste est un combat pour la survie de la mémoire
une tentative de récupérer l’étincelle pour un autre tour
mais des millions d’yeux se sont fermés
et se sont réouverts.

 

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LALI TSIPI MICHAELI

 

 

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horst-p-horst-1986

Photographie Horst P. Horst

POUR TUNIS

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Au sud-est du mont Ichkeul calme frisson de menthe et calme lisière des champs de blé
Qui traversent la plaine d’Utique d’anis d’asphodèle et tantôt de narcisse
Avant que ne s’envole un oiseau difforme loin du micro climat de l’amour Ô sirène
Viens que m’inondent ton sourire et ta salive. Je parle une langue qui donne un autre nom à la salive sur la blancheur des dents
T’en souvient-il nous avons ranimé des flammes éteintes et d’anciennes lueurs
Derrière le voile des feuillages je vois les voiliers invisibles. Moi c’est près de Pompéi que mes amours ont été comme ensevelies
Je ne suis pas seul pourtant et je survis. Je sens des brises qui viennent du Cap blanc, du Cap Bon, du cap Angela et de tous les caps.
Au Bardo, j’ai vu un échanson averti qui sait choisir des grappes comme des xénias ou comme le vers de Virgile qui trône au Bardo
Viens de rue en rue je t’emmène vers celle que je préfère. Il faudra marcher jusqu’au Borgel où tout finit comme dans toutes les vies comme dans toutes les villes
Si nous prenons à gauche, à l’est du jasmin nous finirons par trouver de vieux livres aux douces carnations
Si nous continuons tout droit au sud de la mosaïque nous trouverons le meilleur Plat tunisien du pays et du monde voici la recette du bonheur
Sur une nappe de salade verte et méchouia des câpres et des olives et noires et vertes et de l’harissa et des poivrons confits et du thon et des pommes de terre cuites à l’eau en fines lamelles et l’épanchement d’un œuf mollet sur un piment de cayenne couleur cerise
Un demi-litre de rouge pour qui n’est pas désargenté contente-toi de regarder à la dérobée la passante que tu es seul à voir et pleure tout ton saoul.

 

 

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JALEL EL GHARBI

 

 

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theodore-charles-balkecc81-tunis

Oeuvre Théodore Charles Balké

REBELLION...CONVENTION CITOYENNE POUR LE CLIMAT

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1000 scientifiques appellent à la rébellion, à l’action et à mettre en œuvre les propositions issues de la Convention Citoyenne pour le Climat

 

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" Nous, soussignés, représentons des disciplines et domaines académiques différents. Les vues que nous exprimons ici nous engagent et n’engagent pas les institutions pour lesquelles nous travaillons. Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée.

Les observations scientifiques sont incontestables et les catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…).
Un objectif déjà hors d’atteinte

Pour ne parler que du climat, nous avons déjà dépassé le 1 °C de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle, et la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années.

Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins + 3 °C d’ici à 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés.

L’objectif de limiter le réchauffement sous les + 1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6 % par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5 % par an au cours des dix dernières années.

Chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…). Les études préparatoires au prochain rapport du GIEC (CNRS-CEA-Météo France) suggèrent que les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés. Un réchauffement global de plus de 5 °C ne peut plus être exclu si l’emballement actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. A ce niveau, l’habitabilité de la France serait remise en question par des niveaux de température et d’humidité pouvant provoquer le décès par hyperthermie.

Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer l’impact de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre.

Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse. Les objectifs de croissance économique qu’il défend sont en contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai.
L’inconséquence et l’hypocrisie des politiques

Les politiques françaises actuelles en matière climatique et de protection de la biodiversité sont très loin d’être à la hauteur des enjeux et de l’urgence auxquels nous faisons face. Loin de confirmer une prétendue opposition entre écologie et justice sociale, le mouvement des « gilets jaunes » a dénoncéà juste titre l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur.

Continuer à promouvoir des technologies superflues et énergivores comme la 5G ou la voiture autonome est irresponsable à l’heure où nos modes de vie doivent évoluer vers plus de frugalité et où nos efforts collectifs doivent être concentrés sur la transition écologique et sociale.

L’absence de résultats de cette politique est patente : comme l’a relevé le Haut Conseil pour le climat, le budget d’émissions de gaz à effet de serre fixé par la Stratégie nationale bas carbone française n’a pas été respecté entre 2015 et 2018. En dépit des déclarations de bonnes intentions, l’empreinte carbone par habitant de la France (incluant les émissions importées) reste aujourd’hui encore supérieure à son niveau de 1995, à 11 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an, alors qu’elle doit descendre à 2 tonnes d’ici à 2050.

La prochaine décennie sera décisive pour limiter l’ampleur des dérèglements à venir. Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel.

En conséquence, nous appelons à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes, qu’ils soient historiques (Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace…) ou formés plus récemment (Action non-violente COP21, Extinction Rebellion, Youth for Climate…).

Nous invitons tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques, à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui. En agissant individuellement, en se rassemblant au niveau professionnel ou citoyen local (par exemple en comités de quartier), ou en rejoignant les associations ou mouvements existants (Alternatiba, Villes en transition, Alternatives territoriales…), des marges de manœuvre se dégageront pour faire sauter les verrous et développer des alternatives.
Les enjeux environnementaux avant tout

Nous demandons par ailleurs aux pouvoirs publics de dire la vérité concernant la gravité et l’urgence de la situation : notre mode de vie actuel et la croissance économique ne sont pas compatibles avec la limitation du dérèglement climatique à des niveaux acceptables.

Nous appelons les responsables politiques nationaux comme locaux à prendre des mesures immédiates pour réduire véritablement l’empreinte carbone de la France et stopper l’érosion de la biodiversité.

Nous exhortons également l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. "

 

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climat2

FIODOR DOSTOÏEVSKI ...Extrait

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Décide-toi toujours pour la douceur...Ayant fait ce choix une fois pour toute, tu pourras conquérir la terre entière..L'humble amour est une puissance redoutable, plus forte que toutes les autres forces et il n'en est point de semblable au monde..

 

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FIODOR DOSTOÏEVSKI

 

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JULES LELLOUCHE TUNIS,

Oeuvre Jules Lellouche

TOUTE MINUTE EST PREMIERE...Extrait

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Écrire ?

Oui, pour susciter présence
de toutes les vies
surtout les très minces

étoile de mer
fourmi sur feuille de bardane

et la feuille même.

Peu, lentement, la vie
affleure au positif
et se suffit.

Sans glose.

 

 

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MARIE-CLAIRE BANCQUART

 

 

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marie-claire

NUIT DE SINE...Extrait

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...


Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale
Voici que s'assoupissent les éclats de rire, que les conteurs eux-mêmes
Dodelinent de la tête comme l'enfant sur le dos de sa mère,
Voici que les pieds des danseurs s'alourdissent, que s'alourdit la langue des choeurs alternés.

C'est l'heure des étoiles et de la nuit qui songe et
S'accoude à cette colline de nuages, drapée dans son long pagne de lait.
Les toits des cases luisent tendrement.
Que disent-ils, si confidentiels, aux étoiles ?
Dedans le foyer s'éteint dans l'intimité d'odeurs âcres et douces.


...

 

 

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LEOPOLD SEDAR SENGHOR

 

 

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nuit

JE M'ENVOIE DES MOTS ...Extrait

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Je m’envoie le bleu Klein, l’outre bleu et le lapis lazuli, le bleu de chauffe, les révoltes ouvrières, les congés payés et les vacances à la mer, le turquoise et le polaire bien sur.
Je m’envoie ton ciel ardent, tes plages sauvages et celles bondées qui sentent la sueur et l’huile de coco, je m’envoie tes dents blanches entre le baiser et la morsure.
Je m’envoie des vers glacés à la pistache, des laits orgeat et grenadine, le lait de mère aussi, les sucettes à l’anis de Serge à pleine bouche et les petites orgies de Pasolini.
Je m’envoie le bleu fauve de Zéno Bianu et l’oiseau de Prévert, tous les bleus qui font mal, et ceux qui font la profondeur et le libre, ceux qui au blanc et au rouge mêlés font une Nation.
Je m'envoie la trompette de Miles Davis et celles de Jericho, tous les bras levés et les chants d’espoir, les cris de joie et les notes de Chopin à me soulever l’âme, les rondes d’enfants et les cours de récrée, toutes les racines carrées à faire pousser sur le tableau noir des solutions, et des arbres dans la terre du sens.
Je m'envoie le jardin d'Eden et la nature dévastée, les pleurs du gorille et les cendres du koala, toutes les larmes de la souffrance humaine à irriguer la terre.
Je m’envoie la voix des Jeanne Moreau et Orient qui me traverse comme un vent chaud et habille les mots de peau et de soie, et celle de la pucelle à combattre et résister mieux qu'un homme.
Je m’envoie des mots de colère et d’instinct, animés comme des dessins à faire bouger, du bruit dans les oreilles, des cris de gorge sous mon clavier sans oublier toutes les fausses notes.
Je m’envoie enfin les étincelles dans ton regard, de la lumière à projeter, la chaleur de son éclat et celle de ton étreinte à m’embraser.
Je m’envoie au front avec mon poème chargé comme un fusil, la peur au ventre et la gorge déployée à dire n’importe quoi mais surtout ce qu’il ne faut pas dire.
Je m'envoie la censure pour la vomir.

 

 

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L'ECOLE BUISSONNERE....ARMAND AMAR, NURIA ROVIRA SALAT

EMOTION

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"Aucune forme de conscience ne pourra nous aider si nous avons perdu la capacité de nous laisser émouvoir par la détresse de notre prochain, le sourire amical d’un inconnu,
le chant d’un oiseau, la fragilité d’un brin d’herbe."

 

 

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ERICH FROMM

 

 

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marc chagall21,

Oeuvre Marc Chagall

DESIR,CORPS, ECRITURE....Extrait

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"Comment écrire le désir ? Comment approcher ce qui nous meut, chacun, intrinsèquement, au plus intime de nos vies, sans métaphores, approximation, balbutiement. Comment ne pas cesser d'être à-côté, en-deçà, et ne cesser d'imaginer autour de ce réel introuvable, invérifiable, la vérité de notre corps ? Car le désir c'est d'abord le langage du corps. Une histoire de corps. Son chiffre même, sa passion secrète, sa généalogie. Pas de corps sinon en mal de désir, c'est-à-dire empêché, entravé, mais aussi transporté, aimanté. Et c'est encore le corps qui, par le symptôme, désigne que ce qui le traverse n'est pas connu ou si peu, de la raison qui croit le gouverner. Le langage du corps est un mi-dire, un médire, comme l'énonçait Lacan, car il y a assez longtemps qu'on sait sous toutes les latitudes, que le désir c'est une histoire des chaînes, de déchaînements et d'enchaînements. Avec les mots, entre les mots et sans les mots.
Les effets du désir nous arrivent au futur antérieur. Si seulement on avait su...De cette méconnaissance, de ce temps de retard irrattrapable naît la pensée, je veux dire cette faculté de penser le désir précisément à l'endroit du manque. Pareil au foulard qui s'échappe de main en main sans qu'on puisse l'attraper, mais seulement s'exclamer, après coup : il était là, je l'ai vu. Qu'est-ce qui le retient du côté de l'écriture, dans ce qui le constitue comme écriture même ? Car le désir, je crois, s'écrit, et pas seulement dans les livres, mais dans tout ce qui fait trace, inscription, mémoire, archives, tout ce qui ainsi fait passage entre les vivants et les morts.
Quand il n'y a plus d'accès au désir, on se meurt, invisiblement, plus rien n'est aimanté, le sens vous a quitté, les tâches sont mécaniques. De cette vie hors désir que l'on appelle aussi Dépression, que peut-on dire ? C'est ce désir exténué qui arrive dans nos chambres semi-closes d'analystes dont on attend qu'elles soient enfin l'espace d'une délivrance possible, d'une renaissance. L'écriture du désir est un espace talismanique, un gage donnéà la mort (mais pas encore), à l'amour ( oui, encore un peu), et à la pensée. Parfois celui qui écrit avance dans la pénombre sans savoir exactement ce qui s'écrit mais comprenant confusément que ce qui s'écrit là le précède. [...] c'est le plus mystérieux sans doute, par quel procédé confie-t-on à cette main prolongée d'un stylo ou d'un ordinateur de tracer, presque à notre insu, ce qui s'écrit ? Car dans toute écriture, je crois, il y a un texte sous-jacent à ce que l'on veut conduire en ligne de tête, et que l'on maîtrise avec plus ou moins de talent et de force. Ce sous-texte que l'inconscient arme comme il arme nos rêves, nos lapsus, nos actes manqués, les dates signifiantes de nos vies, les prénoms aimés..., là précisément se trouve à se risquer, vraiment, le désir."

 

 

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ANNE DUFOURMANTELLE

 " Eloge du risque "

Editions Payot 2011

 

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Norman Alfred Lindsy (1941)

Oeuvre Norman Alfred Lindsy

POEME OCCIDENTAL

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Dans les broussailles cacophoniques
des enfants pleurent sans larmes
des amoureux se taisent à jamais
Dans les châteaux des vieux contes de fées
des coulées d'or fondu tâchent les murs
il paraît que le monde brûle
et que le dehors s'arrache du dedans
il paraît qu'une blessure à la bouche pourpre
tente de se faire comprendre dans le vif de l'instant
et qu'un lichen bleu recouvre les mots abandonnés
c'est le silence qui se meurt entre les pierres
l'ordre a été donné de fusiller les lampes-tempêtes
et il est interdit désormais d'ouvrir son coeur
quiconque regarde le soleil en face sera châtié
des nuits il ne nous reste que des souvenirs d'étoiles filantes
parler devient difficile en ces temps de restrictions
où les climatiseurs grondent comme des bêtes en peine
En vérité je vous le dis pendant que j'en ai encore la force
l'espoir est une boule de cristal fêlée dans une décharge publique.

 

 

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ANDRE CHENET

Sous l'Etoile du Sud, Le 14 février 2020

recueil en cours.

 

 

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ANDR2

PAT RYCKEWAERT...Extrait

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J'ai perdu mon chemin
et j'ai perdu mon frère

Il se fait un temps gris
sur mon Rocher du bout

et la corneille est morte.

Ici le jour s'essouffle déjà
Camus ne viendra pas, je le sais

et cette femme enchantée sous ta langue
a le goût de l'absinthe.

 

 

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PAT RYCKEWAERT

 

 

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Oeuvre de Gao Xingjian

PARIS 1890 ( FILM RESTAURE DES FRERES LUMIERE )

PATRICIA RYCKEWAERT...Extrait

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À tous ces mots fondus sous la langue
ces mots-bonbons, ces mots-baisers

au goût de l’autre,

À ces mots coincés entre deux dents,
à tous ceux crachés à la face du monde

et à ceux restés dans la gorge serrée,
à tressaillir.

 

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PAT RYCKEWAERT

 

 

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bernard liegeois5,

Photographie Bernard Liégeois

 

 


JE M' ENVOIE ET TUTTI QUANTI...Extrait

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Je m’envoie des fleurs des prés et des roses cardinales en bouquets, l’odeur de la terre sous les semelles du vent et l’herbe à laisser son jus sur les pieds.

Je m’envoie le printemps et sa langue de sève à faire naître les bourgeons et les baisers, la rosée et la lumière du soleil en flacon précieux.

Je m’envoie des billets doux et des rendez-vous secrets dans les alcôves du désir, les boudoirs libertins et la philosophie de Sade à s’y dire, je m’envoie les précieuses ridicules, toutes les mouches et les loups, la poudre blanche et la poudre aux yeux à faire le trouble et le mensonge.

Je m’envoie l’emprise et les liaisons de Laclos et de Madame de Merteuil, l’intrigue et la manipulation, à maîtriser l’autre, à faire céder la volonté…et cette pauvre Cécile.

Je m’envoie toutes les marquises du 18ème et d’aujourd’hui à dévorer les coeurs et les cerveaux, tous les grands pervers narcissiques à sévir sur le fragile des femmes, à se sentir puissants, et je les démasque.

Je m’envoie la folie furieuse à contenir, et celle plus douce à me perdre un peu.

Je m’envoie sur mon divan et sur le bout de ma langue à faire tourner les mots que d’autres me livrent et j’entends tout ce qui se tait et veut être compris.

Je m’envoie les séminaires de Lacan et le supposé savoir, celui de l’inconscient structuré comme un langage, Maude Manoni, Piéra Aulagnier et cette quête de sens à interpréter.

Je m’envoie toutes les souffrances psychiques, ce qu’on a pas su entendre avant pour en faire autre chose, à m’écorcher aux ronces et aux défenses, à grelotter dans le froid des failles, à l’affût de la moindre éclaircie, à repriser ces trous dans les histoires et à y coudre des petits boutons de joie.

Je m’envoie les roses blanches de Berthe Sylva, et mon amie la rose de Françoise Hardy avec le parfum de ceux qu’on a perdu et les épines qui font la douleur.

Je m’envoie les grands yeux clairs de ma mère, deux vers luisants à percer la nuit et à me rassurer. Je m’envoie ses grands yeux verts de quand elle était vivante et son sourire à m’y blottir.

Je m’envoie tous les poèmes soyeux et ceux qui sentent la rue et l’humus, la fleur de peau et l’amour. Je m’envoie les vers de René Guy Cadou, de Claude Esteban, d’Anais Nin et d’Eric Costan en long, en large et en travers.

Je m’envoie les mots libres, curieux et affamés de Lou Andréas Saloméà faire le sens, à creuser vers demain.

 

 

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PAT RYCKEWAERT

 

 

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Hiroko Otake

 Oeuvre Hiroko Otake

 

TES YEUX INSULAIRES

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Et je boirai tes rivières
Les lunes qui perlent aux agates de tes yeux
Quand tu baisses les rideaux de tes cils
Sur tes bleus océans,

Je boirai tes rivières
Déversées sur les grèves de tes sables clairs
Je remonterai le cours de tes aiguières
Pour puiser à la source de tes aquarelles,

A l’épanchement de tes fenêtres
Là tout au bord, je resterai
                                                                   Pour abriter les orages                                                                           Et les petits moutons blancs
De tes flots firmaments,

En ton âme diluvienne
J’irai prier les sirènes
Et pleurer les fontaines
De tes îles noyées.

 

 

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LAETITIA EXTREMET

" Nouveaux aquapoèmes "

Editions " Le chat polaire "

à paraître mai 2020

 

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CRIS12

ÎLE

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Ile, m’a semblé dans ta dérive
Mèches que le vent égare
Ta chevelure cuivre, tes rives
Et tes lunes éparses
Bruiner le givre à l’onde de tes yeux
Sur tes cils, tes ailes graciles
Qui papillonnent la baie de ton regard ;
A l’ogive des jours, j’ai vu hyaline
La danse de la pluie
Un rideau d’amertume assombrir
L’étende de tes beaux rivages
La lame fluer et refluer en ruisseaux
D’agates, tes larmes ;
Et dans tes coquillages j’entends
J’entends encore,
L’inconsolable mélancolie de tes vagues
L’orage
Ile que le vent égare,
J’entends
Dans ta chevelure cuivre, tes rives
L’évase et ton regard.

 

 

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LAETITIA EXTREMET

" Nouveaux aquapoèmes "

Editions " Le chat polaire "

à paraître mai 2020

 

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dominique baot5,

Photographie Dominique Baot 

LES VRILLES DE LA VIGNE...Extrait

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« Ainsi immobile et les yeux clos, elle habite chaque pelouse, chaque arbre, chaque fleur – elle se penche à la fois, fantôme bleu comme l’air, à toutes les fenêtres de sa maison chevelue de vigne… Son esprit court, comme un sang subtil, le long des veines de toutes les feuilles, se caresse au velours des géraniums, à la cerise vernie, et s’enroule à la couleuvre poudrée de poussière, au creux du sentier jaune… C’est pourquoi tu la vois si sage et les yeux clos, car ses mains pendantes, qui semblent vides, possèdent et égrènent tous les instants d’or de ce beau jour lent et pur. »

 

 

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COLETTE

 

 

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col

SILA - MALUM

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