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Channel: EMMILA GITANA
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LE POINT DU JOUR

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Balancement des enfances au milieu des orties

Jusqu’à faire trembler le ciel sur sa tige

C’était la menthe qui courait le long de nos genoux

Le préau de notre vie étendue à sécher sur les fils à linge

Et ces dimanches à la lumière répétitive

Sans aucune promesse d’invisible

Aujourd’hui où tout m’échappe

Je n’ai pas trahi ces matins aux herbes folles

Et l’odeur tenace de l’inachevé

Sous les fougères passaient les indifférences

Dans la forêt la tension de la vie qui grimpait aux arbres

Tendresse du lait sur la table noire

Et le craquement contre les dents des groseilles volées contre le quotidien

C’était le temps des halos de lune

Et de nos amours à feu doux

Nous étions devenus buée

et farine sous les mains

fruit et bouche à la fois

Et j’échangeais les dieux mortels contre une figue

Et l’araignée faisait le point du jour

 

.

 

GIL PRESSNITZER

 

.

 

CLAUDE CARVIN,

Oeuvre Claude Carvin


LUAR NA LUBRE - TU GITANA

MIGUEL POVEDA - ARTESANO, TANGOS DE TRIANA

LA TRANSPARENCE

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Inaugurer la transparence,
voir à travers un corps, une idée,
un amour, la folie,
distinguer sans obstacle l'autre côté,
traverser de part en part
l'illusion tenace d'être quelque chose.
non seulement pénétrer du regard dans la roche
mais ressortir aussi par son envers.
Et plus encore:
Inaugurer la transparence
c'est abolir un côté et l'autre
et trouver enfin le centre.
Et c'est pouvoir suspendre la quête
parce qu'elle n'est plus nécessaire,
parce qu'une chose cesse d'être interférence
parce que l'au-delà et l'en-deçà se sont unis;
Inaugurer la transparence
c'est te découvrir à ta place

 

.

 

ROBERTO JUARROZ

 

.

 

tham3,

Photographie Thami Benkirane

POEME A CRIER...Extrait V

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Une pensée pour Agnès

.

...

Tu as bercé tant de fruits
les tiens ou d’autres
trop grands parfois
 pour tes mains,
trop exigeants.

De nouveau si proche
cette brûlure de l’absolu
invasion fulgurante
espérée
qui te grandit et te porte
qui mène ta main
vers des calligraphies inconnues
que tu ne voulais pas voir.
Tu te replies vers ton silence
vers tes secrets
c’est là que tu habites le mieux.

A vif toujours et encore
à vif      à découvert,
dénudée.
Le chemin se traînait
dans la lumière perdue
le chemin s’égarait et tu l’ignorais.

.

 

AGNES SCHNELL

 

.

 

joshuacripps photography2

Photographie Joshua Cripps

KANTARA - BIMOGO

EN CE VISAGE, L'AVENIR....EXTRAIT

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Il faut revenir pas à pas
Vers la seule fenêtre ouverte
L’avenir est là
Comme un enfant qui rit.
Il reste assez de jour
Pour guérir une forêt
Assez d’arbres
Pour croire à l’aurore
Un grand coup de ciel sur ta vie
A fait le monde pur
Comme un drap gonflé par le vent.

 

.

 

HELENE CADOU

 

.

 

Justyna Magdalena Młynarska,

Photographie Justyna Magdalena Młynarska

EUX

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Eux

Que savent-ils des transparences du dire
de la lumière qui fulgure
de la vie forgée des mains
que savent-ils des flèches d’espérance
des vertiges du don
des creusets chaleureux

qu’en savent-ils

ceux qui ferment les portes
et scellent les barreaux
ceux qui dévient les sources
et noient les étincelles
ceux qui ordonnent les tiroirs
et crachent sur les arcs-en-ciel
ceux qui ternissent le cristal
et poignardent le vent

sauront-ils jamais ?

 

.

 

MICHEL NORGUIN

 

.

 

Eduardo Argüelles 2,

Oeuvre Eduardo Argüelles

 

 


FULGURANCES

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 Pourrai-je te donner jamais

d’autres espaces

que ces cristaux de pluie

ces derniers flamboiements du couchant

cette poignée d’étoiles incendiaires

qui habitent mes sortilèges

 sauras-tu jamais

les couleurs inventées

des arcs-en-ciel dont je voudrais

poudroyer la terre

sous chacun de tes pas

 à toi

qui ne connais ni jour ni nuit

à toi

qui cours après les vagues océanes

 te donnerai-je jamais assez

de ces dialogues avec l’infini

de ces échappées vers la nuit des temps

de ces cathédrales de lumière

ouvertes

sans aucune clef de voûte

que tu attendais fragile à l’orée de ton désir

élargissant le champ de ton regard

 à toi

qui coules désormais dans mes veines

te donnerai-je assez

de ces fulgurances ultimes avant l’abîme

 

.

 

MICHEL NORGUIN

 

.

 

Coquelicot-traitement-2-observe la lumiere-sebastien zbinden2

Photographie Sébastien Zbinden

http://www.observelalumiere.com/

 

 

 

 

MYSTES...Extrait

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Pour mon fils, Abel.

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Avant de partir,

J’ai déposé un dernier baiser

Sur la bordure des étoiles

 

Il pleut sur l’oraison

 

Avant de partir,

J’ai parlé avec l’ondée

Sur les rives du désastre

 

Il pleut sur l’oraison

 

Les ciels se sont brisés

Sur les eaux, la terre.

Un léger feu, et le vent

Qui fendille les gouttes d’arbre.

 

Ils sont l’ancienne histoire

La statue de sel,

Celle des hommes.

 

Au loin,

des forêts fusillées à l’aube.

Auprès,

des symphonies crépusculaires.

 

Elles sont l’ancienneté de notre histoire,

enfouie sous les pleurs de l’oraison.

 

.

 

MATTHIEU BAUMIER

 

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Samantha Keely Smith

Oeuvre Samantha Keely Smith

 

 

NOUVELLES, DELIRES ET CONTES FOUS...Extrait

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Quand le matin s’éveilla, le petit homme qui voulait repeindre le temps et mettre du rose et du bleu dans les nuages, eut le sentiment d’avoir perdu quelque chose durant la nuit. Un morceau de rêve ou de cauchemar peut-être ou la carte d’un trésor ou l’adresse d’une personne aimée que l’oubli, l’habitude ou les kilomètres auraient fait disparaître. C’est alors qu’il repéra l’ombre d’un mot qui traînait sur sa table de nuit.
- Un mot évadé de mon sommeil ! se dit-il.
Quand il voulut s’en saisir, un frisson d’effroi parcourut la petite ombre qui aussitôt tenta de s’évader. Triste décision, car elle se perdit inexorablement dans le silence d’un trou de mémoire.
Un grand vide aurait dû alors peupler la matinée du petit homme si l’ombre d’un cri ou peut-être d’un autre mot, ou celle plus vaste encore d’une parole accourue pour lui porter secours, n’était survenue. Le petit homme la considéra avec un grand étonnement et tant de joie, qu’avec la candeur d’un enfant qui parle au Père Noël, il s’exclama :
- MOT, MOT, viens ici ! Je veux savoir ce que tu caches dans ta robe bleue.
Cette interpellation quelque peu brutale semblait impudique, car dans la robe un peu floue des mots se cache toujours quelque chose de plus grand, de plus vaste que le mot : le SENS, ce quelque chose qu’il faut aborder avec la plus grande des précautions pour éviter le contre-sens ou le double sens.
En fait, le mot est très semblable au cœur des humains. Comme lui, il peut héberger des dimensions plus vastes et bien plus grandes que lui.
Le sentiment est au cœur, ce que le sens est au mot.
Le petit homme savait pourtant que l’empressement ne convient pas pour ouvrir l’ombre des mots. Sa précipitation avait fait fuir la petite ombre, jusque dans la niche du silence.
Les cœurs ne s’ouvrent pas plus à contrecœur que les mots ne peuvent s’ouvrir à contresens.
Le petit homme, avait-il oublié que chaque mot, chaque cœur, est la maison de l’immense ou du misérable ?
Avait-il oublié de la vie et de l’histoire, toute prudence ?
Avait-il oublié que les cœurs et les mots misérables sont trop petits pour contenir de l’amour ?
Ne savait-il plus combien de patience et de soins il faut prodiguer au moindre mot et au plus petit des cœurs pour qu’ils puissent un jour contenir le vaste et le précieux pour le mettre à la taille de l’amour ?
Savait-il encore que seuls les mots et le cœur donnent sens à la vie ?
Quand le matin s’éveilla, le petit homme qui voulait repeindre le temps, eut le sentiment d’avoir perdu quelque chose durant la nuit…
L’ombre d’un mot sommeillait encore sur sa table de nuit.

 

.

 

JEAN-MICHEL SANANES

http://chevalfou.over-blog.net

 

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petit-homme2

 

 

SINON CHANTER...Extrait

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Un chant se lève


Il tend ses ailes d’oiseaux vers des matins sans amarres,


entreprend l’ascension


comme un cri enfin délivré jaillissant


vers d’inaccessibles hauteurs


et le vent cogne à la fenêtre


Il faut sortir, dit-il,


sortir de l’ombre et de la douleur

 

Un chant

comme un vagissement de nouveau-né

jeté dans le vent d'exister

Blessure de la lumière

et de la liberté

Tous les refus

Toutes les rebellions,

dans ce cri

et toutes les exigences,

la rage et le plaisir

et la terrible certitude de la mort qui viendra

qui vient déjà

Déjà

 

Le vent casse les chaînes


Le ciel se rapproche soudain


Les montagnes se déplacent sous la poussée des mots

 

Un chant se lève


montant de la nuit morcelée


comme une vague immense et qui submerge


les terres stériles


une houle sauvage peu à peu s’organisant


en ligne pure


ramassant les notes échevelées


concentrant l’harmonie.

 

...

 

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COLETTE GIBELIN

 

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gudiol2

Oeuvre Montserrat Gudiol

 

ALI KHATTAB - AL ZARQA

POEME A CRIER...Extrait VI

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...

Les voix se mêlent
insoumises        taiseuses
des voix se mêlent à la tienne
tu n’es plus seule
tu ne portes plus       seule
les mots arides et brefs
que tu rugis quand tu aimes.

Entre les lignes
entre les mots
tu ne sais plus où est toi
où est l’autre.
Des mains s’offrent
et vers les tiennes
se tendent et t’invitent
à t’apaiser.
D’autres derrière
ne sont que griffes
prêtes à lacérer.

Il est des soirs
où tu alignes tes pensées
tu sais que cela est vain
mais l’espérance te ravive
et te montre où creuser.

Tu comptes alors les jours
où le soleil brillait jusqu’au dedans
tu négliges
tes saisons mornes
où ce que tu touchais
n’était que cendres et loques.

...

! DIAMON~11

 

 AGNES SCHNELL

 

! DIAMON~11

 

 

AGNES2,

QUI JE FUS / QUIENES FUI

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" On n’est jamais tout seul dans sa peau…"

On n’est pas seul dans sa peau.

Je suis habité; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. Parfois, j’éprouve une gêne comme si j’étais étranger. Ils font à présent toute une société et il vient de m’arriver que je ne m’entends plus moi-même. (Qui je fus)

On n’est jamais tout seul dans sa peau! Je suis multiple et me multiplie depuis des années à ne plus savoir que faire de mes " Moi " qui s’entassent. Je n’ai jamais su combien on était au juste, mais on vit à l’étroit, on se gêne, on s’encombre… Quand l’un veut parler, l’autre prend la parole, et on ne s’entend plus. Quand l’un veut bouger, l’autre ne veut pas, et on se marche sur les pieds. Je crois que je vais déménager; cette fois, c’est décidé, mais qui vais-je habiter? Et comment? On ne peut pas arriver dans la peau d’un autre, comme ça, ses valises à la main et le mettre devant le fait accompli, c’est monstrueux! Je le sais parce qu’on me l’a déjà fait, et ça c’est terminé de façon sanglante.
Il est temps que je me quitte pour aller vivre ailleurs. C’est dur de se quitter, mais peut-être renaît-on de ses adieux? Je suis fatigué de moi, il me faut voyager dans d’autres corps, d’autres âmes, d’autres langues… Il y a une semaine, je me suis écrit une lettre que je me suis lue, mais cela m’a fait plus de mal que de bien, j’aurais dû y mettre plus les formes, j’aurais dû me ménager –je n’ai jamais su être bon avec moi- j’aurais dû montrer plus de compassion à mon égard.

Enfin c’est trop tard, le mal est fait, les valises sont à la porte, je dois partir parce que je sais qu’on peut mourir de vivre!

 

! DIAMON~11

 

HENRI MICHAUX

 

! DIAMON~11


“Jamás se está completamente solo en su piel…”

No se está solo en su piel.

Estoy habitado; hablo a quienes fui y quienes fui me hablan. En ocasiones, siento una incomodidad como si fuese extranjero. Ellos son ahora una sociedad completa y acaba de sucederme que no me entiendo más a mí mismo. (Quienes fui)

¡Jamás se está completamente solo en su piel! Soy múltiple y me multiplico desde hace años hasta no saber qué hacer con mis “Yoes” que se aglomeran. No he sabido jamás cuánto era lo justo, pero se vive estrecho, se incomoda, se abarrota... Cuando uno quiere hablar, otro toma la palabra, y no se entiende nada. Cuando uno se quiere mover, el otro no quiere, y se pasa por encima. Creo que voy a mudarme; esta vez, está decidido, pero ¿quién voy a habitar? ¿Y cómo? No se puede llegar a la piel de otro, así, sus maletas en la mano y ponerle delante el hecho consumado, ¡es monstruoso! Lo sé porque me ha pasado ya, y eso terminó de manera sangrienta.

Es tiempo de que me abandone para ir a vivir a otra parte. Es duro abandonarse, pero ¿se puede renacer de sus despedidas? Estoy cansado de mí, me haré viajar a otros cuerpos, a otras almas, a otras lenguas… Hace una semana, me escribí una carta que me leí, pero ello me ha hecho más mal que bien, tendría que haber guardado más las formas en ello, tendría que haberme moderado –jamás he sabido ser bueno conmigo-, tendría que haber mostrado más compasión hacia mi persona.

En fin, es demasiado tarde, el mal está hecho, las maletas están en la puerta, ¡debo partir porque sé que se puede morir de vivir!

.

 

MICHAUX

 

 

 

 


SUR LE SEUIL INVISIBLE...Extrait

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Dans la vie, dans le mystère limpide
tu peux avancer

et même au pays des ombres

tu peux avancer
ou retrouver la mélodie
brisée
            du vivant.

Cela parle au fond de toi
comme une source, cela chante.

Il faut écouter.

Il ne faut pas forcer l'écoute
Cela écoute aussi.

Le poème du vivant.

Eclat de lumière.
Souffle de voix.
Il vibre au diapason de l'univers.

                                                                 
! DIAMON~11


ALAIN SUIED

 

! DIAMON~11

 

suied

 

 

POEME A CRIER...Extrait VII

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Il est des soirs
 où ta vie te parvient
de si loin
qu’elle semble un écho
las de se répéter.
Le familier devient alors
étrange et si vide
que fuir te paraît
la seule façon de vivre.

Tu partages ton coin de désert
avec l’étranger de passage.
Il a su entendre
en même temps que toi
le bruit du ressac
la mer lointaine.

Tu partages avec celui
qui te parle à peine.
Sa langue a d’autres courbes
et même des ailes
que la tienne a oubliées.

Il sait ton besoin de silence
il sait la vague qui brûle tes rêves
il a connu la même.
Il sait les ponts soudain traversés
pour une touffe d’herbes sauvages
parce qu’elle ressemble à une autre
d’une autre terre
d’un autre temps.

Il sait les cartes étalées
et l’œil qui hésite
qui ne peut reconnaître le lieu           le murmure
et l’impatience qui grandit
dans l’oubli des origines.

Il devine alors
que l’eau des sources et la terre
et tous ces gestes multipliés
sans cesse répétés
couvrent à peine
l’appel du fleuve
qui bat en toi.
D’autres n’ont pas résisté.
Elles ont écouté l’appel
elles ont répondu au fleuve.

L’étranger
est trop présent déjà
et son regard te dérange
ainsi que sa voix.

Venue de nulle part
tu rêvais d’un quai
toujours désert
toujours humide
où rien ne t’attendait
tu rêvais de branches mortes
et de nids désertés.
Tu rêvais…
ce ne fut que rêve unique !

! DIAMON~11

 

AGNES SCHNELL

 

! DIAMON~11

 

femme nid

 

 

 

POSSIBLES FUTURS...Extrait

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Je veux entrer
Mais je ne sais
Ni où ni dans quoi

Il semblerait que ce soit là
Où je me confondrais
Avec la source de ce
Dont j’ai toujours eu besoin


Mon royaume de silence
A la forme d’une sphère

Je n’y suis pas au centre
Mais quelque part en haut

Là où je me tiens
Tout me revient, tout m’arrive

J’ausculte
Un présent sans frontière



Que viens-tu faire poème
Dans le royaume

Je viens pour approfondir
Le silence,

Pour t’emmener au plus pur de lui
Là où il te fait vivre

L’espérance que le monde
A de son avenir, là

Où il trouve
Ce que tu attends de lui et de toi

La fusion

 

! DIAMON~11

 

 

GUILLEVIC

 

 

! DIAMON~11

 

 

NUES2

 

 

LE MURMURE DES CHÂTAIGNIERS

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je dirai ce matin est encore plus curieux que la rosée du verbe
j'éteindrai ma lumière mon fourneau ma voix
je porterai ma plume mon crayon et mes feuilles
j'irai à travers les chemins cueillir un semblant d’arôme des cépages
l'odeur des braises fiévreuses la nuit venant
le murmure des châtaigniers sédatifs
j'écouterai le bruissement d'un rêve courant les champs
je fredonnerai la chanson des labours d'hiver
sur mon chemin un oiseau sifflera l'air du festin des vergers
le soir venu j'irai saluer mon cheval au ruisseau des tendresses justes
sur lui je courrai jusqu'à l’étouffement de ma peur
je partirai loin loin loin des démangeaisons de la gueuse
j'écouterai le feu d'une caresse d'une jouissance d'une peau
la vie porte en elle les biens et les méfaits des hommes
je me réserve à la clarté de l'âme
mon cheval m'a dit la noirceur du cœur humain
mes yeux égarés dévident l’absence de l'humanité
là-bas l'horizon pleure la raison de l'Afrique
ici l'Occident danse la cause de la faim
lune mon amante déhanche le cri de l'ange
nous n'avons pas les syllabes de la marche
un instant juste une virgule pour astreindre l'amour
à mon oreille à mon regard à mon cœur
il sera esclave à mon temps
pour que ma main déboîte l'armure de la mélancolie
l'astre des lueurs se doit d'être au rendez-vous
je signerai pour sûr la flamme du courage
mon chat sur mon dos je creuserai l’abcès du soleil

 

! DIAMON~11

 

KAMEL YAHIAOUI

Le 20 décembre 2015, 5h 15

 

! DIAMON~11

 

matisse2

Oeuvre Henri Matisse

 

 

SINON CHANTER...Extrait

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Tout commence par un refus
des voix impératrices,
de la réalité poisseuse
Fureur
Insoumission

Non, je ne dirai pas
les cailloux pointus du chemin
avec nos traces d'escargots
verre brisé, papiers salis

Je sais pourtant le goût
des pointillés du quotidien,
dérisoires et lumineux:
claires nuances de l'herbe,
imperceptibles frissons des pétales,
rayons où dansent les poussières
fascinant le regard.

Mais je cherche plus haut,
l'extase, peut-être,
la rumeur immense de l'air
J'appelle le chant pur,
le lyrisme royal et bâtisseur

Je ne veux pas
du fragmenté, du provisoire
et de
l'ellipse

Mots éclatés,
territoires explosés,
inaboutis
vous me déchirez cependant d'une étrange douleur,
ou douceur
Mais je ne veux pas
non,
je ne veux pas de vos chants de sirènes

Je veux le rythme large et la symphonie totale,
le Verbe créateur, et séducteur,
qui propulse l'imaginaire au coeur triste du réel

Je n'ai pas besoin de vérités,
et d'aspérités
Mon chant ne sera pas le miroir de ce monde
en proie aux civilisations
blessé
décortiqué

J'ai besoin d'appeler par les mots un autre monde
fabuleuse utopie,
vie essentielle
où grouillent les temps attendus

Je veux l'extraordinaire et l'enchantement
même au prix du mensonge
mais le mensonge n'est-il pas le possible,
 le rêvé dans l'intensité
les masques, peut-être, sont créateurs

Paysages éclatés,
petits morceaux de vie,
griffures, zébrures
Comme je vous refuse

Car je cherche l'ampleur et la démesure
un souffle enfin sans retenue,
sans dérision
un abandon aux grandes forces de l'esprit qui balayeront
tous ces débris du monde,
affiches,
esquilles d'os,
mots solitaires sur la page

Oh je voudrais apprendre
le seul langage qui vaille mieux que le silence
la parole musique
la parole univers
déroulant ses fastes et ses mirages,
non pas transparente,
ni aérienne
mais pétrisseuse et recréatrice
qui revendique l'absolu, et l'invente
avec des rêves de pacotille
la parole lucide et pourtant illusionniste
Car l'illusion n'est-elle pas la vérité encore à naître
la gestation tenace

Les sarcasmes ne me retiendront pas
J'ai la force d'un volcan terrifié par sa propre lave
emportant nos nouvelles structures,
nos textes fracturés
J'ai dans le sang le mouvement des étoiles

Je suis un autre lieu
un pays noir où les lames de fond
 débarrassent la  mer
de ses fossiles et de ses pieuvres

L'excès,
plutôt que la sobriété,
l'envol,
plutôt que la résignation

Oui, j'aime vivre
et chanter la vie large
et le vent, et l'espace
sans oublier
ce qu'on peut nommer

! DIAMON~11

 

COLETTE GIBELIN

 

! DIAMON~11

 

Minwoo Sung

Oeuvre Min woo Sung

 

 

 

 

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