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Channel: EMMILA GITANA
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SOIR

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C’est parfois un serpent magicien,
Lové près de ton coeur.
C’est parfois un pigeon qui roucoule,
Sur la fenêtre blanche.

C’est parfois sous le givre qui brille
La vision d’une fleur.
Mais il mène, en secret, à coup sûr,
Loin de la joie tranquille.

Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur une lèvre encore inconnue.

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ANNA AKHMATOVA

 

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Bujar-Gashi2

Photographie Bujar Gashi


JOEL GRENIER...Extrait

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Elle coule au fond des bois, la source, pour remettre de la couleur dans le cœur des buissons. Mais l'on ne sait toujours pas s'il faut croire à la légende d'un femme qui s'y baignait.
On dit qu'un homme moitié humain, moitié poète, la regardait chaque fois qu'elle se mettait nue pour se laver de quelque hier. Et que les arbres murmuraient dans le bruissement de leurs feuilles qu'ils n'avaient jamais vu eau si claire dans le reflet de ses soupirs.
Il paraît que depuis ce temps, un poème coule de source et que des rimes, en attendant, racontent des histoires folles aux herbes qui ondulent dans le printemps.

 

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JOEL GRENIER

 

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SOURCE2

QUIZAS EL CORAZON / LE COEUR PEUT-ÊTRE

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Se hundirá el olor acre de los tilos
en la noche de lluvia. Será vano
el tiempo de la dicha, su furor,
su mordisco de rayo que explosiona.
Apenas queda abierta la indolencia,
el recuerdo de un gesto, de una sílaba,
pero como de un vuelo lento de aves
entre vanos de niebla. Y aún aguardas
no sé qué cosa, mi extraviada; acaso
una hora que decida, que recuerde
el principio o el fin; similar suerte,
ya. Aquí negro el humo de los incendios
seca aún la garganta. Si lo puedes,
olvídate de aquel sabor de azufre
y el pavor. Las palabras nos fatigan,
rebrotan de una lapidada agua;
quizás nos quede el corazón, quizás...

 

 

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SALVATORE QUASIMODO

 

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un-paysage-de-desolation

 

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S’engloutira l’odeur âcre des tilleuls
dans la nuit de pluie. Sera vain
le temps de joie, sa furia,
sa terrassante morsure de foudre.
Il reste un peu d’indolence,
un geste, une syllabe,
comme un lent vol d’oiseaux entrevu
à travers la brume. Et tu attends encore,
quoi, mon égarée : un moment
qui décide, qui rappelle l’origine ou la fin :
c’est égal, désormais. Ici la fumée noire des incendies
dessèche la gorge. Si tu peux,
oublie ce goût de soufre,
et la peur. Les paroles nous fatiguent,
ressurgies d’une eau lapidée ;
peut-être nous reste-t-il le cœur, peut-être le cœur…

 

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SALVATORE QUASIMODO

 

 

 

LES PAS

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Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.

 

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PAUL VALERY

 

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deux-petits-pas-sur-sable

QUI ?

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Je ne suis plus de ceux qui donnent
Mais de ceux-là qu'il faut guérir.
Et qui viendra dans ma misère?
Qui aura le courage d'entrer dans cette vie
à moitié morte?
Qui me verra sous tant de cendres,
Et soufflera, et ranimera l'étincelle?
Et m'emportera de moi-même,
Jusqu'au loin, ah! au loin, loin!
Qui m'entendra, qui suis sans voix
Maintenant dans cette attente?
Quelle main de femme posera sur mon front
Cette douceur qui nous endort?

Quels yeux de femme au fond des miens,
au fond de mes yeux obscurcis,
Voudront aller, fiers et profonds,
Pourront passer sans se souiller,
Quels yeux de femme et de bonté
Voudront descendre en ce réduit
Et recueillir, et ranimer
et ressaisir et retenir
Cette étincelle à peine là?
Quelle voix pourra retentir,
quelle voix de miséricorde
voix claire, avec la transparence du cristal
Et la chaleur de la tendresse
Pour me réveiller à l'amour, me rendre à la bonté,
m'éveiller à la présence de Dieu dans l'univers ?
Quelle voix pourra se glisser, très doucement,
sans me briser, dans mon silence intérieur ?

 

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SAINT-DENIS GARNEAU

 

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bernard liegeois

Photographie Bernard Liegeois

SUZANNE WALTHER-SIKSOU...

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Peut-on imaginer un sportif tout seul, s'entraînant sans répit et dangereusement, qui ressent un besoin de perfection suprême mais qui n'est nullement obsédé par la compétition?

Il y a des chercheurs acharnés, en groupe ou solitaires, qui eux également travaillent avec ferveur. Ils ont pour but de trouver des moyens qui permettront aux gens de vivre mieux. Les progrès tangibles qu'ils obtiennent leur font éprouver parfois des joies valant bien des médailles.

Les athlètes de haut calibre rêvent d'être acclamés, comme des dieux, pour leurs performances corporelles époustouflantes. Ils endurent des souffrances à la limite de la tolérance et ils ne prennent pas conscience qu'ils risquent de ressembler à des robots.

Je trouve scandaleux que des gouvernements gaspillent stupidement, des sommes énormes afin que leur pays puisse se glorifier de gagner des médailles sportives.

Il y a dans le monde des besoins immenses plus urgents à satisfaire que des envies de spectacles exagérément dispendieux, procurant des exaltations éphémères.

 

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SUZANNE WALTHER-SIKSOU

 

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samir-ait-said-rio-2

Samir Ait Said

Jeux Olympiques Rio 2016

 

 

NATHALIE STUTZMAN & PHILIPPE JAROUSKY - Handel duet "Son nata a lagrimar"

COLETTE GIBELIN...Extrait

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L’aube n’est pas l’envol,
ni l’éveil
Elle est errance et brûlure
Désillusion
L’aube, je ne veux pas la dire

Et pourtant je pourrais, je pourrais
Mais il faudrait ne pas se laisser traverser
par le silence des étoiles
Et surtout,
il faudrait apprivoiser la foudre,
patiemment,
dans l’espoir insensé
que toute parole recommence le monde

 

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COLETTE GIBELIN

 

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colette5

 


QUI VIENT DE LOIN...Extrait

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A la fois libre et géométrique,
une arabesque millénaire,
rigoureuse fleur
très achevée, à peine éclose

elle fait
dans notre cœur soleil et nuit

elle esquisse verticalement notre destin

elle jaillit ouverte
porteuse
d’indéchiffrables prophéties

...


Ile ! Un long désir
parfois exaucé

rapport étroite de terre, eau, ciel
à notre chair

Pluie sur la mer, passages d’eau
fouettant les joues et les collines

des rafales
comme des étreintes

puis le soleil, avec le nom d’Ulysse dans notre bouche
et ce chien rencontré qui descend peut-être
du sien, du si fidèle
qui mourut au-delà de l’âge
pour lécher une dernière fois la main du maître

alors nous marchons
rassurés
sur notre propre vie

 

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MARIE-CLAIRE BANCQUART

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ile 3,

OCTOGONE...Extrait

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Le ciel s’était empli de vagues. Les étoiles assuraient l’intelligence des formes. Ce n’était pas seulement l’oubli des origines mais aussi la minceur lente, absorbante, des trajectoires qui demandait cette autre géométrie. Les étoiles contenaient le présent, elles contenaient comme toujours le présent, étant passées par tant de passé ; elles faisaient autorité dans le ciel. Leur progression m’enveloppait et même, à certains moments, aurait pu changer pour moi, à volonté le sens des mondes.  
Leurs chemins, alors, ces lignes entrelacées chargées d’une clarté sans source ultime, s’éloignèrent jusqu’à l’indistinction. 

 

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JACQUES ROUBAUD

 

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etoiles2

 

 

MATIERE DE LUMIERE ...Extrait

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Effleuré par l'oiseau de l'instant
Le jardin rentre dans son ordre présent
Dans la lumière grise
Les couleurs viennent du rose de son cri
Le tapis que l'ombre tisse
Dans l'éclaircie soudaine
Est pour le regard une partition connue
La fraîcheur sur la joue gauche
Le main droite étendue
tout est peut-être retrouvable
Et nous sommes des statues familières
Sous les doigts légers du lieu

 

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HEATHER DOHOLLAU

 

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nature2

QUEBEC

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Je suis de ce pays plus sûrement qu’une mémoire. De sa langue qui chante, de ses cordes de bois appuyées sur l’hiver, de sa voix résistante, de ses lumières d’herbes, de ses vieux mocassins, de ses rangs visitant la campagne, de ses galeries en planches, et d’une maison qui me nommait si fort. Ah Québec, je me souviens ! Tes étés frileux, tes foins d’odeurs et sauges en volutes, tes feux du soir peuplés d’ancêtres, tes rubans galopant de longues routes longues, tes pluies éternuant sur le dos des bisons, tes pommes au hasard des chemins, tes mottes de labours charnus. Et moi, chavirée, pieds nus dans l’eau de tes lacs, éclaboussée du chant de tes cascades. Je me souviens Québec, tes berçantes grinçant d’anciennes résonances, la voix du loup dans la cour d’en arrière, l’ours à portée d’imaginaire, tes nuits profondes sans questions, tes gens et leurs violons harmonicas accordéons, tes mains bûcheronnes sûres de gestes élémentaires, ton air de rien qui disait tout. Et moi, enlevée, embarquée, conquise. Pour te parler, je cherche des mots de souches séculaires, de racines premières, de pierres angulaires. L’accent de ma terre rejoint le tien et ses montagnes basses fardées de pastels gras. Mes mots de mer disent ton St Laurent et tes rivières douces. Je parle d’un bonheur là-bas. Ah Québec, ta trace rouge, indélébile sur mon âme.

 

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ILE ENIGER

" Le monastère de l'instant ", à paraître ...

http://insula.over-blog.net/

lafreniere.over-blog.net

 

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ILE

 

 

 

LE SEUIL, LE SABLE ...Extrait

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La durée est-elle forgée par le souvenir ou par la mémoire ? Nous savons que c'est nous seuls
qui fabriquons nos souvenirs; mais il y a une mémoire, plus ancienne que les souvenirs, et qui est liée au langage, à la musique, au son, au bruit, au silence: une mémoire qu'un geste, une parole, un cri, une douleur ou une joie, une image, un évènement peuvent réveiller. Mémoire de tous les temps qui sommeille en nous et qui est au cœur de la création.

 

...

 

" Qu'importe que ce soit de droite à gauche ou de gauche à droite.
La main n'écrit que dans le sens brûlant de la vie à la mort, de l'aube au crépuscule ", disait-il.
" Le jour et la nuit sont les deux pôles d'une main " , disait-il aussi

 

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EDMOND JABES

 

 

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PHILIPPE LE FERRAND

Photographie Philippe Le Ferrand

KAMEL YAHIAOUI

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J'ai interrogé les poutres voûtées par l'endurance des siècles
qui soutenaient les fermes robustes des terres vaillantes
la mémoire encore valide du chêne
veille étincelante sous les mortiers
opalins des temps nouveaux

l'odeur savante des murs gorgés de vies paysannes
sentent l'étable qui abritait le duvet de la vache
porteuse de la particule du noble métayer
oh combien de bouses écoulées
pour isoler le cœur de la métairie des tempêtes chaotiques

nombre d'arbres sacrifiés
sur le parvis des hivers affamés
pour réchauffer la ferme clinique
les mères se consolaient avec le seul cri du nouveau-né
que la sablière sentinelle au-dessus
de nos robots ménagers
se souvienne des actes d'amour
qui attisaient le feu de la cheminée

a-t-on essuyé la sueur de la vielle charrue
pour asseoir sa conteuse botte de foin
fièrement préservée afin de se repaître de la présence de aïeux
tant de vestiges fermiers nourrissant autrefois
des bouches nombreuses à la louche généreuse
désormais sonnent le recueillement

à chaque pied de village
parce que la racine germée au cœur de la vigne
nous rappelle la première cuvée de la récolte d’espérance
et les vieux traînant leur canne en guise d'un joug d'antan
qui veille en témoin au grenier de l'histoire
en rentrant chez eux s'assoient remontent le temps et revivent
l’atmosphère allaitent leurs premières ardeurs
dans les étables jouissives
les vieilles granges désertées
par les bêtes s'engraissant des caresses de la sainte-herbe
pour s'offrir en force à la paysannerie

prends-y garde
à la sève du pommier
qui coule sur les vers des souvenirs
et narre pour nous l'angoisse de la lèpre
qui a ôté la vie des paysans massés par l'infortune
prenant leur sort par la bride
qui les conduit à la sépulture
sacrés villages

j'ai essoré la dureté des cloisons qu'on a bâties
pour remonter le cadran donnant l'heure à l'usure du jour
j'ai restauré la fresque du feu peinte
à la suie du châtaignier avec le temps
qui n'a pas peur de la gelée blanche des printemps humides
sans laquelle la force du paysage flétrit
et l’expressionnisme de Saint-Yrieix-la-Perche
s'écaille dans les carrières mémorielles

partout à la campagne les pierres me saluent
moi l’étranger africain ouvrant grand les bras
à ce pays arédien
je succombe à l'éclat souriant de la roche
qui croque toutes les lumières rebelles de l'été
alors les peuples bergers se retrouvaient aux sources communes
de la clémence pour la sauvegarde de la trace des pas résistants
il chantaient la pluie le soleil
l'amour de la terre
celle qui me donna un jour nouveau

 

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KAMEL YAHIAOUI

 

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Leon-Augustin-Lhermitte2

Oeuvre Léon Augustin Lhermitte

KHALIL GIBRAN - SUR LA LIBERTE

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Et un orateur dit : " Parle-nous de la Liberté".
Et il répondit :
" A la porte de la cité et au coin du feu dans vos foyers je vous ai vus vous prosterner et adorer votre propre liberté,
Comme des esclaves qui s'humilient devant un tyran et bien qu'il les terrassent le glorifient.
Dans le jardin du temple et dans l'ombre de la citadelle j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un boulet à traîner.
Et en moi mon coeur saigna ; car vous ne pourrez être libre que si le désir de quérir la liberté devient un harnais pour vous, et si vous cessez de parler de liberté comme d'un but à atteindre et d'une fin en soi.
Vous ne serez réellement libre tant que vos jours ne seront pas chargés de soucis et que l'indigence et la souffrance ne pèseront pas sur vos nuits,
Mais plutôt lorsque votre vie sera ceint de ces contraintes et dès lors au-dessus d'elles vous vous élèverez, nu et délié.
Et comment pourriez-vous vous élever au-dessus de vos jours et de vos nuits si vous ne brisiez pas les chaînes que vous avez vous-même, à l'aube de votre esprit, attachées autour de votre midi ?
En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons qui brillent au soleil et éblouissent vos yeux.
Et qu'est-ce que la liberté sinon des fragments de vous-même que vous cherchez àécarter pour devenir libre ?
Si vous croyez que la clé de la liberté se trouve derrière une loi injuste qu'il suffit d'abolir, dites-vous que cette loi a été inscrite de votre propre main sur votre propre front.
Vous ne pouvez l'effacer en brûlant tous vos livres de lois, ni même en lavant les fronts de vos juges, dussiez-vous y déverser la mer entière.
Et si vous pensez qu'en détrônant un despote, vous retrouverez votre liberté, voyez d'abord si son trône érigé en vous-même est bel et bien détruit.
Car nul tyran ne pourra dominer des sujets libres et fiers, que s'il existe déjà une tyrannie dans leur liberté et une honte dans leur fierté.
Et si vous cherchez à chasser vos soucis ou à dissiper vos craintes pour libérer ainsi votre esprit, sachez que vous-même les avez choisis avant que vous ne les ayez subis.
Et que le siège de votre frayeur est dans votre coeur et non point dans la main de celui qui vous fait peur.
En vérité tout ce qui se meut en vous est dans une constante semi-étreinte : ce qui vous terrifie et ce qui vous réjouit, ce que vous chérissez et ce que vous haïssez, ce que vous désirez saisir et ce que vous cherchez à fuir.
Vos actes sont des jeux d'ombres et de lumières en couples enlacés.
Toute ombre se dégrade, se fond et se meurt à l'arrivée d'une lumière,
Et quand l'ombre s'évanouit et n'est plus, toute lumière qui s'attarde derrière ses lisières devient alors une ombre pour une autre lumière.
Et ainsi quand votre liberté se désenchaîne devient elle-même les chaînes d'une plus grande liberté. "

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KHALIL GIBRAN

 

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christian arjonilla

Oeuvre Christian Arjonilla

 

 

 

 


COLETTE GIBELIN...Extrait

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A la fin il y aurait la mer, visage déchirant, comme un grand désert violet, lente, très blanche, et musicale, peut-être un peu blessée, mais si remuée de soleil.
Et au-delà, cette matière nue, ce sel de désirs.
Toi, ma désarmée d’avant saison, mon indécis parmi les ronces, nous avançons dans les rires gonflés de questions, avec l’entêtement absurde des hublots.
Paupières battantes, la joie.
Toi, mon grand délire d’extrême raison, ma déchirée solaire, ô dites moi cet espoir insensé, et l’aube vive comme un chant de coquelicots.
A la fin peut-être nous pourrions être heureux ?

 

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COLETTE GIBELIN

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fleurs

Marcie Gonzalez Photography

 

BRAHMS SYMPHONY No3 - Barbirolli

MON DESTIN

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Mon destin, c'est l'effort de chaque nuit vers moi-même,
c'est le retour au cœur, à pas lents, le long des villes asservies à la bureaucratie du mystère.
Que m'importe d'être né, d'être mort,
d'avoir cent ans de cheveux, des dispositions pour la marine marchande, un mètre d'esprit de contradiction et des femmes fidèles dans les lits des autres ?
Que m'importe d'avoir ma place retenue d'avance sur ce monde que je connais pour l'avoir fait ?
Je suis de ceux qui sèment le destin, qui ont découvert le vestiaire
avant de se risquer en pleine vie. Je suis arrivé tout nu,
sans tatouages cosmiques.
Le doux géant qui me tracasse
quand je me sens encore désossé par le sommeil,
c'est l'Univers que je me suis créé, qui me tient chaud en rêve.
Et si je meurs demain, ce sera d'une attaque de désobéissance.

 

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LEON-PAUL FARGUE

 

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isabelle diffre

LES HAIES DE JOIE

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Simplement écouter
l'écho pris au filet
de l'instant partagé
avec le jour le ciel
le jardin de toutes les éclipses
tous les aveuglements
de l'enfance surprise.
Je veux aller au bord de toi
enfouie dans le regard
et dans l'oreille de tes songes
Je veux passer les haies de vive joie
comme une bête,
je sais que tu m'attraperas.
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JEAN-PIERRE BARS
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CORSE 2,

LE POEME DE PAPIER

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Le poète distribuait des poèmes de papier
avec des mots d'encre dessus
et de la joie, et de la peine
dedans les mots
du désespoir, des espoirs
des questions, de la colère
jamais de réponse mais des doutes
Il y avait du passé dedans
et des errances
et du vivant
Il voulait que ses mots ouvrent des chemins
que ses poèmes soient des clefs
dans la serrure des cerveaux
en faire des grenades de soleil
Dégoupiller le soleil
et BOUM
sur les frontières
Mais c'est un poème de papier
qu'un passant a jeté par terre
après avoir froissé les mots
dans sa main
J'ai ramassé le poème de papier
l'encre, l'espoir
et le vivant
Défroisser les mots
Etre le cœur qui bat

dans la voix qui les porte

 

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COLETTE DAVILES ESTINES

 

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POETE

 

 

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